L'ESG data reporting est un document qui révèle les actions ainsi que les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance d'une organisation. Il constitue un outil essentiel pour évaluer la performance d'une entreprise en matière de durabilité et sa conformité aux règlementations en vigueur. Ce rapport est destiné aux différentes parties prenantes, notamment les investisseurs.
Qu'est-ce que l'ESG data reporting ?
Le changement climatique monopolise l'attention au niveau européen. Il fait également partie des préoccupations majeures des consommateurs et des acteurs financiers. De leur côté, les entreprises multiplient les initiatives, à l'instar de Netflix avec son plan « Net Zero Carbone ».
Les investisseurs sont aussi attentifs concernant les entreprises les plus responsables. Dans ce contexte, les fonds durables se multiplient en Europe sur les vingt dernières années, notamment depuis 2019. En 2020, le montant des fonds durables, appelés également « investissements ESG » s'élevait à 80,5 milliards de dollars.
Plusieurs raisons expliquent ce revirement chez les investisseurs. En premier lieu figure la pratique peu honnête, qui risque de salir la réputation de l'entreprise et de baisser la valeur de ses actions. C'est à ce stade que les critères ESG interviennent. Ils proviennent de normes et directives strictes qui prônent la transparence des organisations.
Avec l'ESG data reporting, les données relatives aux risques et aux activités d'une organisation sont accessibles à tous. Les consommateurs peuvent consulter ce document pour savoir si le produit de la société qu'ils achètent correspond à leur valeur. De leur côté, les investisseurs y trouvent des informations pertinentes pour évaluer une opportunité d'investissement.
Les données divulguées dans ce reporting se concentrent sur trois domaines :
- Environnemental : comme l'émission de CO2, la pollution, le traitement des déchets.
- Social : tel que la diversité, les engagements sociaux, l'équité sociale.
- Gouvernance : à l'instar du droit des actionnaires, de l'élection au conseil d'administration, du salaire des dirigeants.
Quels sont les cadres et les méthodes de collecte de données pour l'ESG reporting ?
De nombreux organismes de règlementations ont mis au point des cadres de reporting ESG. Certains d'entre eux sont imposés par les autorités gouvernementales. Néanmoins, cela n'empêche pas les entreprises d'engager une démarche volontaire pour améliorer leur transparence vis-à-vis de leurs investisseurs. Parmi les cadres les plus connus figurent :
- Le CSRD ( corporate sustainability reporting directive), qui est entré en vigueur depuis janvier 2024 en Europe. La mise en place de cette directive vise à standardiser les données ESG des entreprises européennes en vue de leur comparabilité.
- Le Global reporting initiative (GRI) recense plusieurs normes de reporting en matière de développement durable.
- Les normes de l'ISSB (international sustainability standards board) sont applicables à l'échelle mondiale. IFRS 1 et 2 fournissent aux entreprises une base de reporting standardisé.
- La Securities and exchange commission (SEC) vient d'instaurer des règlementations portant sur les questions environnementales en 2024. L'objectif de la SEC est de renforcer la transparence des données divulguées ainsi que leur fiabilité.
Lorsque le cadre est établi, l'entreprise doit relever le défi de la collecte de données. Cela consiste à rechercher des informations, vérifier leur source et leur exactitude. Les organisations bénéficient actuellement de plusieurs logiciels permettant d'automatiser les rapports.
Bien que ces outils aient démontré leur efficacité, encore faut-il y saisir des données de qualité. À cet effet, le manque de fiabilité du rapport peut ternir la réputation de l'entreprise et l'exposer à des risques règlementaires.
Néanmoins, il n'existe pas de méthode unique pour collecter efficacement les données ESG. Pour identifier la meilleure approche, les dirigeants doivent passer par les étapes suivantes :
- Définir l'objectif de l'organisation et les exigences que cela implique.
- Identifier la responsabilité règlementaire de l'organisation en matière de rapports ESG.
- Déterminer la source des données nécessaires ainsi que leur fiabilité.
- Trouver les moyens pour combler les données manquantes.
- Mettre en place une approche applicable sur le long terme ainsi qu'un service d'audit en interne de ces données.
- Stocker ces données ESG en adéquation avec les exigences du cadre règlementaire.
Une fois ces données en sa possession, l'entreprise peut les migrer sur le logiciel en vue de produire le reporting.
Quels sont les bénéfices d'une bonne stratégie ESG pour l'entreprise ?
Un rapport réalisé en 2021 révèle que les initiatives d'une organisation en faveur du développement durable semblent avoir un impact positif sur ses résultats financiers :
- En plaçant la réduction des émissions de carbone au cœur de sa stratégie ESG, une entreprise présente de meilleures performances. Ceci s'explique par des facteurs intermédiaires comme la place importante de l'innovation, la gestion de risque et la bonne relation avec les parties prenantes. Une autre étude menée par MorningStar révèle que les fonds durables ont mieux résisté à la crise sanitaire.
- Les scores de sentiment des entreprises qui communiquent leur ESG data reporting sont plus élevés d'après le Nasdaq.
- Cette publication du reporting ESG réduit également la volatilité des actions de l'organisation dans les 30 jours qui suivent.
- De son côté, le cabinet McKinsey met en évidence d'autres avantages comme la réduction des problèmes règlementaires et juridiques, la hausse de productivité et la baisse des coûts.
Quels sont les enjeux de l'ESG reporting ?
Les entreprises font face à de nombreux défis en matière de reporting ESG. En premier figurent l'intégrité et la fiabilité des données. Pour établir un rapport crédible, l'entreprise doit constituer une base de données précise et vérifiable. Pourtant, le problème se situe souvent au niveau de la collecte et de la vérification.
De son côté, l'écoblanchiment suscite la méfiance des parties prenantes. Cette pratique consiste à présenter des informations trompeuses en matière d'engagements environnementaux. À noter que les consommateurs surveillent de près ces pratiques à l'ère des réseaux sociaux. Par conséquent, il est important de s'assurer que les informations ESG reflètent bien les efforts dans le cadre du développement durable de l'entreprise.
Il n'est pas toujours évident d'être à jour face aux fréquents changements et nouveautés en matière de règlementations. À titre d'exemple, l'entreprise vient à peine d'assimiler une nouvelle directive que d'autres exigences apparaissent. Dans ce contexte, il est important d'être à continuellement à jour face à ces évolutions et changements. C'est surtout le cas pour les organisations qui opèrent dans plusieurs juridictions, en Europe et au Canada par exemple.